Avocats sans robe

Cet attachement à un vêtement noir si peu flatteur est tel qu'il est courant de voir des avocats se déplacer dans les couloirs des tribunaux, en dehors des salles d'audience où il est réservé à leur usage, en portant avec panache l'inconfortable toge de térylène, même lorsqu'il fait chaud. J'ai toujours été frappé par cette attitude qui, je crois, a une explication plus métaphorique que réelle.

Je crois, et j'espère me tromper, que nous abusons de la toge parce que nous concevons notre profession comme un duel procédural, qui se règle nécessairement devant les tribunaux, plutôt que comme la recherche négociée d'une solution concertée en dehors de la sphère judiciaire, où la toge est superflue. Nous aimons plaider, peut-être parce que nos facultés de droit nous ont déjà beaucoup formés à la procédure et pas du tout à la négociation basée sur la logique, la conviction et la psychologie.